Nous fournissons des services d’avortement depuis 2020. Lorsque l ‘ICRH-M a commencé à recevoir des fonds du SAAF, nous avons pu former tous les professionnels de la santé et les leaders communautaires sur l’avortement sécurisé. Après les avoir formés, nous avons formé les autres infirmières de santé maternelle et infantile qui fournissent directement les services.
Avant de faire ce travail, nous recevions des patientes souffrant de complications liées à des avortements à risque. Elles arrivaient ici, parfois avec une septicémie, et nous ne pouvions pas toujours leur sauver la vie. Nous avons perdu des femmes qui sont mortes à la suite d’un avortement à risque, d’autres ont perdu leur capacité à retomber enceintes.
Mais maintenant, nous ne voyons plus ces situations. Parce que dès que les femmes savent qu’elles ne veulent pas être enceintes, elles savent qu’elles peuvent aller dans un centre de santé. Au lieu d’aller voir la femme qui insère un bâton en elles, elles viennent ici, à l’hôpital, pour bénéficier de services d’avortement sécurisé. Avant, les femmes perdaient leur utérus ; d’autres mouraient. Mais ce n’est plus le cas.
Au Mozambique, l’avortement est légal sur demande jusqu’à 12 semaines de grossesse.
Et dans certaines situations, il est légalement disponible jusqu’à 24 semaines. Mais tout le monde ne le sait pas, il est donc important que nous sensibilisions les femmes.
Avant la formation, nous n’avions pas d’informations très cohérentes. Maintenant, nous connaissons tous la loi dépénalisant l’Avortement sécurisé. Nous connaissons l’âge gestationnel à partir duquel une femme peut accéder à ces services.
Nous avons constaté que la combinaison de mifépristone et de misoprostol est la meilleure. Chaque fois que nous avons fourni ce traitement, nous n’avons jamais eu d’échec. Et maintenant, ici à Chitima, nous avons 14 infirmières formées qui peuvent fournir ce service.

L’infirmière Sara (à droite) avec le père d’une utilisatrice du service.
Il est difficile pour les femmes des régions très reculées de se rendre dans les cliniques.
Mais elles font tout ce qu’elles peuvent pour se rendre au centre de santé. Cela nous montre que l’information leur est parvenue. Lorsqu’elles ont besoin de recevoir des services, elles marchent, elles utilisent des bicyclettes ou des calèches et font tout ce qu’elles peuvent pour venir ici.
Et pendant les conseils sur l’avortement, nous parlons aussi de contraception.
Nous avons des exemples de toutes les différentes méthodes de contraception à montrer aux femmes. Ainsi, lorsque nous lui parlons, nous pouvons partager des informations sur les avantages de chaque méthode, leur durée, etc. Ensuite, si elle choisit quelque chose qui lui convient, nous pouvons le lui proposer une fois qu’elle reviendra après l’avortement.
Un entretien avec Sara et Lourdes (photo ci-dessus), infirmières en santé maternelle et infantile et prestataires d’avortement formées par le partenaire de SAAF l ‘ICRH-M.