Pourquoi nous nous battons pour changer la loi sur l’avortement en Équateur

L’avortement est considéré comme un acte criminel en Équateur. Il est légalement autorisé que sous certaines conditions. 

Les femmes qui se font avorter risquent une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à deux ans. Celles qui aident d’autres personnes à se faire avorter pourraient être punies d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à trois ans. 

Et il ne s’agit pas seulement d’une menace théorique. Au cours des dix dernières années, 493 personnes en Équateur ont été criminalisées en vertu de cette loi, qui a été rédigée il y a près de deux siècles. 

Nous revendiquons notre droit à l’avortement légal. 

Le mouvement Justa Libertad est composé de huit organisations en Équateur – Surkuna, Las Comadres – Réseau féministe d’accompagnement à l’avortement, Alliance pour les droits de l’homme, Amazon Frontlines, Fondation Lunita Lunera, CEPAM, Sendas et BOLENA. 

Nous sommes convaincus que l’Équateur est prêt à rejoindre près de 80 pays qui ont supprimé l’avortement de leur code pénal. Selon un sondage réalisé en 2021, huit Équatoriens sur dix sont opposés à ce qu’une personne ayant avorté aille en prison

En mars de cette année, nous avons intenté une action en justice auprès de la Cour constitutionnelle, demandant l’élimination du « crime » d’avortement de notre code pénal. 

Les femmes et les filles subissent des préjudices en raison du manque d’accès à l’Avortement sécurisé. 

Bien que nous ne puissions pas connaître toute l’étendue des avortements qui ont lieu en dehors du cadre légal, l’Organisation Mondiale de la Santé estime que sept femmes et filles se font avorter toutes les heures en Équateur. Chaque jour, en moyenne, 54 personnes sont hospitalisées pour des causes liées à un Avortement à risque. Il s’agit là d’un grave problème de santé publique. 

De plus, l’accès à l’Avortement dans les conditions légales (pour protéger la santé et la vie de la personne enceinte, et en cas de viol) a diminué de façon spectaculaire au cours de la dernière décennie. De 3,713 Avortements légaux pratiqués en 2012, nous sommes passés à 1,715 en 2014, 804 en 2018, et seulement 541 en 2022. L’année 2022 est la période où il y a eu le moins d’Avortements légaux pratiqués au cours des 10 dernières années

Le manque d’accès à l’Avortement affecte de manière disproportionnée les jeunes femmes, les femmes indigènes, les afro-descendantes et surtout les femmes démunies, car ce sont elles qui sont criminalisées et qui sont les principales victimes des processus dangereux. 

Nous exigeons une réponse positive et rapide de la part de la Cour constitutionnelle, puisqu’il s’agit d’une question qui concerne directement la moitié de la population. Rejoins-nous dans la lutte pour le droit à l’avortement sécurisé et légal dans tout l’Équateur. 


Par Justa Libertad, une coalition de huit organisations en Équateur. Las Comadres et SENDAS, membres de la coalition, sont des partenaires de SAAF. 

Si tu souhaites en savoir plus sur le mouvement Justa Libertad, consulte leur site Internet, Instagram et X, et tu peux envoyer un email à contacto@justalibertad.org