En Sierra Leone, l’accès à des services d’avortement sécurisé et légal est limité, en particulier dans les communautés rurales où les croyances culturelles et religieuses influencent souvent les attitudes. Cependant, l‘Organisation pour la santé des femmes et les droits reproductifs (WHRRO) s’efforce de promouvoir l’avortement autogéré sécurisé et efficace dans ces communautés. Pour vraiment changer les choses, nous devons parler de l’Avortement sans pointer du doigt et au créer un espace sûr pour des conversations ouvertes et compatissantes.
En tant que mère dans une communauté rurale de Sierra Leone, je connais les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées en matière de santé reproductive.
Beaucoup d’entre nous n’ont qu’un accès limité aux contraceptifs, ce qui entraîne des grossesses non désirées. Lorsqu’elles sont confrontées à une grossesse non désirée, certaines femmes ont recours à des méthodes d’avortement non-sécurisées et potentiellement mortelles en raison du manque d’accès à des services sécurisés et légaux. C’est pourquoi il est essentiel d’aborder la question de l’Avortement autogéré sécurisé et efficace en faisant preuve de compassion et de compréhension.
L’avortement est un sujet controversé dans le monde entier, mais plus particulièrement dans les zones rurales de la Sierra Leone.
Le manque d’accès à des avortements sécurisés et légaux signifie que de nombreuses femmes sont confrontées à des procédures dangereuses ou sont forcées de porter à terme des grossesses non désirées. Il ne s’agit pas seulement d’une violation de leurs droits reproductifs, mais aussi d’une question de vie ou de mort. En tant que mère vivant dans une région rurale de la Sierra Leone, je lance un appel à l’aide pour que toutes les femmes aient accès à des avortements légaux et sûrs.
Actuellement, l’avortement légal n’est autorisé que lorsque la vie de la femme enceinte est en danger.
Le gouvernement de la Sierra Leone doit adopter une loi sur l’avortement sécurisé et légal qui protège la santé, la dignité et le bien-être des femmes.
Toutefois, modifier la loi n’est qu’une première étape. Nous devons également avoir des conversations compatissantes sur l’avortement dans les zones rurales de la Sierra Leone. De nombreuses personnes considèrent l’avortement comme une question morale plutôt que comme une question de santé. Cela conduit à la stigmatisation, à la honte et au jugement des femmes qui ont subi un avortement ou qui envisagent d’en subir un.
Nous devons orienter la conversation vers la compassion et l’empathie.
Nous devons reconnaître que les femmes sont confrontées à des décisions complexes et difficiles lorsqu’il s’agit de leur santé reproductive. Il est important de créer un environnement de soutien et de non-jugement lorsque l’on aborde ce sujet. En abordant la conversation avec empathie et compréhension, nous pouvons créer un espace sûr pour une communication ouverte et aider les femmes à se sentir entendues et comprises.
En plus de changer le discours sur l’avortement, nous devons également veiller à ce que les femmes aient accès à des soins de santé reproductive complets.
Cela comprend l’accès à la contraception, l’éducation à la santé sexuelle et les soins post-abortum. Les femmes doivent pouvoir faire des choix éclairés concernant leur corps et bénéficier du soutien dont elles ont besoin pour faire face aux décisions complexes liées à la grossesse et à la parentalité.
En tant que mère, je sais qu’avoir un enfant est une joyeuse expérience, mais c’est aussi l’une des décisions les plus importantes qu’une femme puisse prendre. Nous devons veiller à ce que les femmes disposent de l’autonomie et du soutien dont elles ont besoin pour prendre les meilleures décisions pour elles-mêmes et leur famille.
WHRRO demande instamment au gouvernement de la Sierra Leone d’adopter la proposition de loi sur l’avortement sécurisé et légal et d’œuvrer à la création d’une société où la santé reproductive des femmes est une priorité.
La Sierra Leone ne peut pas se permettre de retarder plus longtemps la protection et la promotion de la santé maternelle. Chaque jour qui passe sans que le projet de loi sur la maternité sécurisée ne soit adopté met en danger d’innombrables vies. C’est maintenant qu’il faut agir, et je suis convaincue qu’avec nos efforts soutenus, nous pouvons parvenir à un changement positif et durable pour les mères et les enfants.
Aminata Munu, directrice de l’Organisation pour la santé des femmes et les droits reproductifs (WHRRO), une organisation partenaire du SAAF en Sierra Leone.